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Chers amis du monde entier,
Bienvenue sur mon Bloc Nat, un espace de découverte et de partage.
J'ai conçu ce blog comme un mille feuille de mes passions, à la fois musée et bibliothèque virtuels et vivants, que j'ai eu le plaisir de partager avec le public japonais lors de mes interventions à l'Institut Français du Japon à Tokyo pendant 5 ans.
Mon objectif ? Vous communiquer le désir et le plaisir d'apprendre et d'échanger ...au-delà des frontières.

Dear all,
Welcome on my Bloc Nat, a special space for shared discoveries.
I created this blog as a "mille feuille" of my passions, both virtual museum and library during my work at French Institute In Japan, Tokyo, during 5 years. My goal is to inform you of desire and love of learning... beyond borders. Enjoy with me !

Avril 2019 : changement de cap !
Je mets dorénavant toute mon énergie bénévole au service de l'Association Du Mont Brouilly au mont Fuji. Retrouvez mes conseils de lecture sur le site internet de l'association : www.brouilly-fuji.com

April 2019 : I change !
I now put all my volunteer energy into the association Du mont Brouilly au mont Fuji.
Find my reading tips on the website of the association : www.brouilly-fuji.com

See you !

mardi 24 octobre 2017

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Réparer les vivants...



Quel drôle de titre ! 
D’habitude, on répare sa voiture, son vélo ou sa maison, mais pas les vivants. 
Que se cache-t-il derrière ce titre énigmatique ? Des sensations, des émotions, des oscillations entre la vie et la mort, entre le rire et les larmes ... Un coup de poing en plein coeur.
L’auteur choisit là de nous parler, de façon à la fois sensible et originale, d’un sujet de société central en France, comme dans d'autres pays du monde : le don d’organes. Pas de loi, pas de débat, juste une histoire intime qui touche forcément le lecteur.

Simon, 20 ans, est victime d’un accident de la route. Le choc est brutal. Le roman nous plonge alors au centre d’un drame familial immense et intensément triste.
Comment les parents peuvent-ils accepter la mort de leur fils ? Comment les médecins, qui n’ont pas pu le sauver, vont-ils leur annoncer la nouvelle ? Comment vont-ils les uns et les autres se tourner à nouveau vers l’avenir ? Comment penser aux vivants quand on est face à la mort ?

"Les secondes qui suivent ouvrent un espace entre eux, un espace nu et silencieux, au bord duquel ils se tiennent un long moment. Marianne Limbres commence à faire tournoyer lentement le mot coma dans sa tête tandis que Révol ressaisit la part noire de son travail, le sulfure roule toujours dans la paume de sa main, soleil trouble et solitaire, et rien ne lui a semblé plus violent, plus complexe, que de venir se placer à côté de cette femme afin qu'ils creusent ensemble dans cette zone fragile du langage où se déclare la mort, pour qu'ils y avancent, synchrones."

" La rue est silencieuse elle aussi et monochrome comme le reste du monde. La catastrophe s'est propagée sur les éléments, les lieux, les choses, un fléau, comme si tout se conformait à ce qui avait lieu ce matin, en arrière des falaises, la camionnette peinturlurée écrasée à pleine vitesse comme le poteau et ce jeune type propulsé tête la première sur le pare-brise, comme si le dehors avait absorbé l'impact de l'accident, en avait englouti les répliques, étouffé les dernières vibrations, comme si l'onde de choc avait diminué d'amplitude, étirée, affaiblie jusqu'à devenir une ligne plate, cette simple ligne qui filait dans l'espace se mêler à toutes les autres, rejoignait les milliards de milliards d'autres lignes qui formaient la violence du monde, cette pelote de tristesse et de ruines, et aussi loin que porte le regard, rien, ni touche de lumière, ni éclat de couleur vive, jaune d'or, rouge carmin, ni chanson échappée par une fenêtre ouverte - morceau de rock bondissant ou mélodie dont on reprend le refrain en riant, heureux et vaguement honteux de connaître par coeur les paroles tellement sentimentales - , ni odeur de café, parfum de fleurs ou d'épices, rien, pas un enfant aux joues rouges courant après un ballon ou accroupi menton sur les genoux et suivant des yeux une bille chinoise roulant sur le trottoir, pas un cri, aucune voix humaine s'interpellant ou se murmurant des mots amoureux, aucun pleur de nouveau-né, pas un seul être vivant pris dans la continuité des jours, occupé aux actes simples, insignifiants, d'un matin d'hiver : rien ne vient injurier la détresse de Marianne, qui avance tel un automate, la démarche mécanique et l'allure floue."


Grâce à l'écriture d'orfèvre de Maylis de Kerangal, vous vivrez au rythme des battements du cœur de Simon pendant 24 heures, dans ce roman où le cœur est plus que jamais  symbole de vie, d’amour et de générosité.

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